RAYMOND

Livre de M. Koenig : "L'armée tiendra jusqu'au dernier."  L'armée allemande dans la poche de Colmar (novembre 1944-février 1945)
Livre de M. Koenig : "L'armée tiendra jusqu'au dernier." L'armée allemande dans la poche de Colmar (novembre 1944-février 1945)

Entretien avec M. Koenig (2/2)

Quelles sources avez-vous utilisées pour votre recherche ? Comment les avez-vous trouvées ?

 

Pour mes recherches, j’ai très majoritairement utilisé les sources conservées aux archives fédérales militaires allemandes de Fribourg-en-Brisgau. Quiconque s’intéresse à l’histoire militaire allemande passe par ce fonds archivistique. Je suis tombé dessus en me renseignant, en consultant l’inventaire en ligne puis en me rendant sur place pour commander des cartons. J’ai eu la chance de constater que le fonds consacré à la 19e armée est particulièrement riche et fait partie des fonds d’armée du front de l’Ouest les mieux conservés. Je n’ai d’ailleurs pas eu le temps de l’épuiser au cours des deux ans que j’ai consacré à mon mémoire de master.


Le premier contact avec les archives allemandes a aussi été le début d’un apprentissage, puisqu’il a fallu se familiariser à leurs outils de recherche et à leur fonctionnement, mais tout s’apprend. La recherche historique est un métier solitaire pour lequel il faut savoir prendre des initiatives !

Justement, j’ai aussi essayé de collecter des témoignages d’anciens soldats. Cela a été particulièrement difficile car nous étions 74 ans après les faits, les concernés étaient déjà dans un âge très avancé. J’ai pu obtenir trois témoignages de vétérans de la 198e ID grâce à une association d’anciens combattants, mais j’ai rapidement dû me rabattre sur les quelques témoignages publiés qui existaient.

 

Dans sa globalité, mon corpus de source n’a rien de particulièrement original. On a coutume de dire qu’il y a plusieurs manières de renouveler une thématique en histoire : la première est de trouver de nouvelles archives, la deuxième est de reprendre en main des sources plus ou moins connues pour leur appliquer un nouveau questionnement. C’est donc par ma manière d’interpréter ces sources que j’ai souhaité apporter de la nouveauté. J’ai essayé de valoriser des sources peu connues, de ramener du contexte et de tisser des liens entre des documents disparates.

 

De surcroît, j’ai aussi essayé de mettre en relief les témoignages sur les combats de la poche de Colmar avec ce qui existait dans les sources. C’est un très bon exercice qui montre que l’individu est parfois tout à fait dépassé par la situation. Combien de fois ais-je lire des témoignages qui confondaient la 106e brigade blindée avec des tankistes SS en raison de leur uniforme noir et de la Totenkopf à leur col ? ou qui assimilait les opérations de janvier 1945 à une tentative de reprendre Strasbourg ? L’historien sert à remettre de l’ordre dans tout cela : le témoignage n’est pas à prendre comptant, mais comme une source en tant que telle qu’il faut interroger.

 

 

Pourquoi le témoignage de Raymond vous a-t ’il intéressé ? Comment analysez-vous son expérience au regard de vos recherches ?

 

L’une de mes « découvertes » a concerné l’engagement d’incorporés de force dans les unités en Alsace. Il existait quelques témoignages à ce sujet, corroborés par des sources, mais rien dans la littérature scientifique. Les auteurs ont surtout jusque-là restitué les grandes dynamiques et il est vrai que la très grande majorité des incorporés de force ont été envoyés sur le front de l’Est pour limiter leur possibilité de déserter. Pourtant, l’engagement d’incorporés de force sur le front de l’Ouest n’est pas une découverte en soi, même pour les profanes : on a bien connaissance de la présence de Malgré-Nous dans la 2e division blindée SS « Das Reich », ou dans les combats de Normandie à l’été 1944. Cependant, le cas d’incorporés de force engagés dans la bataille d’Alsace m’ont paru tout à fait significatif, d’abord parce qu’il est éminemment symbolique, ensuite parce qu’il donne lieu à tout un ensemble de questions, à commencer sur celles concernant leur comportement et leur fiabilité au combat.

 

À l’époque du livre, j’en étais aux balbutiements dans cette recherche. J’avais trouvé deux sources pour approcher ces cas : quelques témoignages d’incorporés de force qui ont désertés dans la poche de Colmar (à commencer par le grand-père de ma femme), et quelques sources dans les archives de la 19e armée, qui pointaient du doigt ces éléments alsaciens-mosellans comme trop peu fiables. J’avais par ailleurs trouvé que quelques-uns étaient tombés au combat. Cela me permettait déjà d’écrire quelques paragraphes sur le phénomène, dont je savais pertinemment qu’il faudrait l’approfondir par la suite. En l’occurrence, j’ai repris aujourd’hui cette recherche en parallèle de ma thèse. C’est pourquoi la publication du témoignage de votre grand-père Raymond a été tout à fait essentielle.

D’abord, c’est un cas supplémentaire à mon corpus d’incorporés de forces ayant combattu en Alsace, ce qui est toujours bienvenu lorsque l’on avance à tatillon dans une niche comme celle-ci. En plus de cela, nous disposons grâce à votre travail d’un aperçu global de son parcours, il est donc possible de restituer avec finesse la manière dont il s’est retrouvé dans la poche de Colmar. Raymond n’est pas dans une unité où on « l’attend » : de nombreux incorporés de force de la poche de Colmar étaient dans la 2e division de montagne qui a été rapatriée de Norvège puis engagée en Alsace fin janvier 1945. Or, lui a été dans la 4e section d’observateurs d’artillerie, une petite unité non-endivisionnée rattachée à la 19e armée, relativement discrète car elle ne correspond pas à l’imaginaire commun du combattant de ligne d’un régiment d’infanterie. Pourtant, ces hommes-là aussi expérimentent la guerre et sa violence, tel qu’en témoigne son récit. Étant spécialiste avant tout de la dimension opérationnelle de l’armée allemande – plus que des parcours individuels – le témoignage de Raymond m’a aussi permis d’en apprendre beaucoup sur le fonctionnement de certaines structures de la Wehrmacht et notamment sur les missions de ces unités. Enfin, son parcours est tout à fait original par rapport aux résultats que j’avais jusque-là : Raymond est certes engagé en Alsace, mais dans un secteur qu’il connaît mal ! Il aurait aimé déserter, mais ne trouve jamais le moment de passer à l’acte et c’est certainement ce à quoi il doit sa survie. Parmi les incorporés de force déserteurs en Alsace, certains ont été rattrapés et traduit en cour martiale puis fusillés. En tenant le rang jusqu’à suivre la 19e armée dans le Fernpass, il a survécu à la guerre. Sans parler évidemment de la qualité de son récit, qui plaira au lecteur.

 

 

Avez-vous eu des Incorpores de force dans votre famille ? Comment l’avez-vous découvert ? Savez-vous comment ils ont réintégré la société française et poursuit leur vie après cette expérience ? Ont-ils fait partie d’une association d’anciens combattants ? Vous ont-ils parlé ou laissé des informations concernant leur expérience de guerre ? Comment les commémorez-vous ?

 

C’est précisément ce qui m’a poussé dans cette voie. Tout à l’heure, j’évoquai une passion assez ancienne pour la Seconde Guerre mondiale, qui remonte en réalité à l’âge de l’école primaire. Déjà petit, j’aimais essayer de marcher dans les pas de l’histoire en cherchant des vestiges de combat dans mon village. J’ai rapidement su que mes deux grands-pères avaient été incorporés de force. Marcel Koenig de Sélestat (né en 1926) était dans une unité d’instruction de Fallschirmjäger. Je ne sais pas grand-chose sur lui car il n’a laissé quasiment aucun document sur cette période de sa vie. Il a essayé de déserter une première fois lors d’une permission, mais a été rattrapé et réintégré à son unité. Engagé aux Pays-Bas à l’automne 1944, il a profité d’un bombardement pour déserter et passer aux mains des troupes alliées. Il ne me semble pas qu’il ait été membre d’une association d’anciens combattants, cependant il était membre des Mutilés des yeux car il a perdu l’usage d’un œil accidentellement alors qu’il était en service dans la Wehrmacht. Après la guerre, il a été ouvrier-serrurier à la Filature de Sélestat, a eu mon père en 1955 et aimait particulièrement partir en vacances en Autriche. Il est décédé six mois avant ma naissance, en 1994.

 

Pour mon grand-père maternel, Joseph Kobloth, j’ai un peu plus d’éléments car je dispose de plusieurs documents, notamment de son Soldbuch. Il est né en 1925 à Sélestat dans une famille de maraîchers. Lorsqu’il était jeune homme, il arraché des affiches du NSDAP avec l’un de ses camarades, ce qui a valu une bonne mise en garde de la part des autorités locales. Après avoir réalisé son RAD en 1943, il est incorporé dans la Wehrmacht en mars 1944. Il a été instruit au 102e bataillon d’infanterie de réserve à Chemnitz puis a rejoint le 269e bataillon de réserve d’infanterie. Envoyé en Norvège, il a participé à la défense côtière dans le cadre de la 269e division d’infanterie. En septembre 1944, il a souffert d’engelures et est envoyé dans un hôpital militaire pendant deux mois où il est amputé, sa division est pendant ce temps redéployée… dans la poche de Colmar. Après avoir suivi un nouvel entraînement à Lübeck, il est assigné à la 8e compagnie du 456e régiment de grenadier et est nommé caporal en février 1945. Engagé dans le secteur de Trier, il est capturé par les troupes américaines en mars 1945 à Merzkirchen. Il est ensuite interné au camp de prisonnier de Mailly et rentre chez lui le 31 mai 1945, après avoir parcouru plus de 5 000 kilomètres et perdu deux orteils au pied droit. Il a ensuite mené une vie très simple de maraîcher à Châtenois. Médaillé de la Croix de guerre, Il a été membre de l’Union nationale des combattants jusqu’à la fin de sa vie. Bien qu’il n’ait pas été spécialement intéressé par le monde politique, il était un grand admirateur du général De Gaulle. Il est décédé en 2012 lorsque j’avais 18 ans et n’a jamais voulu réellement me parler de la guerre. Il esquivait en disant qu’il avait eu froid en Norvège, parfois il neutralisait le sujet en disant que c’était une période terrible de sa vie dont il ne souhaitait pas parler. Je sais cependant qu’il en discutait avec d’autres hommes de sa génération. Il en a aussi témoigné à mon frère, plus âgé, qui est de 16 ans mon aîné. Apparemment, il aurait vu l’un de ses camarades tomber au feu, ce qui l’aurait marqué. Lorsqu’il a eu la télévision à la maison – cela devait être dans les années 2008-2010 (!) – je me souviens qu’il se plaignait auprès de ma mère des informations qui donnaient à voir toute l’horreur du monde. Je crois que ses souvenirs de la guerre ressurgissaient.

 

 

Comment interprétez-vous le fait que l’expérience des Incorpores de force alsaciens et mosellans soit si mal connue à l’échelle nationale ?

 

Je pense que cela tient à plusieurs facteurs. Le premier est celui des dynamiques mémorielles. Longtemps, la mémoire nationale a privilégié le mythe héroïque de la France unie, combattante et résistante, contre l’Allemagne nazie. Ainsi, de nombreuses mémoires ont été passées sous silence, jugées trop victimaires : celle des déportés, des persécutés, des victimes civiles par exemple. Les incorporés de force en font aussi partie, car à rebours du récit glorieux de la France victorieuse. Il faut comprendre le rôle politique et social qu’a eu cette mémoire dans le contexte de la reconstruction d’après-guerre : la République avait besoin d’asseoir sa légitimité, de se rebâtir et d’unir une société fragmentée dans la guerre. La mémoire n’est pas l’histoire, elle est un produit social comme l’a montré Maurice Halbwachs et participe à construire l’identité d’un groupe.

Les incorporés de force ont aussi pu se sentir honteux au regard du roman national de la grande épopée de la France libre car ils avaient fait la guerre du « mauvais » côté. De manière plus générale, la mémoire des incorporés de force a suivi un processus bien connu des sociologues. Passant par une phase « d’oubli », elle a sauté une génération – celles des enfants – pour ressurgir chez les petits-enfants qui ont finalement été le principal vecteur de sa transmission.

 

Le second grand facteur, bien que les deux soient liés, tient aux évolutions historiographiques. Ce n’est qu’à partir des années 1990, lorsque la parole s’est aussi progressivement déliée, que l’incorporation de force a été investie par la littérature historienne. La publication de témoignage d’incorporés de force, qui s’était multipliée, a donné lieu aux premières grandes synthèses à commencer par celle d’Eugène Riedweg. La thématique de l’incorporation de force est donc relativement récente à l’échelle des études sur la Seconde Guerre mondiale ! Il faut dire la priorité pour les historiens a été de restituer les grandes logiques du conflit. S’en est suivi un mécanisme finalement très courant en histoire qui consiste à élargir le champ des connaissances en allant du central vers le marginal, du général au particulier. Cette manière empirique de progresser fait partie du processus scientifique et explique que nos connaissances historiques ne cessent de progresser. Cependant, la publication de résultats scientifiques ne suffit généralement pas à ce que les connaissances historiques infusent la mémoire collective. Il faut pour cela passer par un long processus de diffusion des connaissances, qui passe par l’enseignement, la formation, et la vulgarisation, ce qui fait intervenir de multiples acteurs, du monde scientifique, associatif et culturel, ou encore politique.

 

Finalement, je pense sincèrement que la connaissance de l’incorporation de force par le grand public progresse. Beaucoup de choses sont aujourd’hui faites pour mettre en valeur la mémoire de l’incorporation de force, notamment en Alsace, ce qui n’existait pas forcément dans les années 1970. En tant que bénévole du Musée des combats de la poche de Colmar (Turckheim), j’ai eu l’occasion de rencontrer des visiteurs venus d’horizons divers. Ils sont de plus en plus nombreux à connaître – dans les grandes lignes – l’histoire de l’incorporation de force. Bien sûr, il y a encore de grandes lacunes et des mythes qui persistent, comme lorsqu’une personne me soutenait que les Waffen-SS étaient forcément des volontaires… Là encore, c’est lié à une mauvaise connaissance d’un sous-domaine historiographique, qui aura peut-être progressé d’ici vingt ans.

 

De fait, je ne fais pas partie de ceux qui angoissent à l’idée d’une disparition des derniers incorporés de force car je ne pense pas que cela s’accompagne fatalement de leur oubli. Ce sera alors aux générations futures de perpétuer leur mémoire, ce pour quoi je suis plutôt optimiste. La population française s’intéresse relativement à son histoire et la Seconde Guerre mondiale reste un domaine qui suscite les passions, même des plus jeunes. Cependant, pour que cette mémoire soit vivante, il faudra nécessairement des acteurs pour continuer à l’animer.

 

 

Quels champs de recherche liés à l’Alsace annexée ou à l’incorporation de force aimeriez-vous voir se développer dans les prochaines années ?

 

Il y a d’abord la question des incorporés de force engagés et/ou tués dans les combats de la libération, dont j’ai déjà parlé et que je compte investir prochainement. Toutefois, il y a de nombreux autres champs qui me semblent prometteurs.

Parmis tant d’autres, je pense qu’une micro-histoire de l’annexion à l’échelle d’un village lambda, pourrait être particulièrement intéressante. Il s’agirait de retracer ainsi l’histoire de l’annexion « vue d’en bas », un peu à l’image de ce qu’a fait ma collègue Theresa Ehret dans sa thèse. Le défi serait bien évidemment de le faire à la manière des méthodes scientifiques, d’inscrire cette histoire locale cas dans son contexte et de faire dialoguer les échelles régionales, nationale et internationale. Il s’agirait d’un travail de fond, que je verrais bien accompagné d’un gigantesque travail prosopographique afin de mettre en perspective les destins individuels avec les dynamiques locales. Cela nous permettrait par exemple de mieux comprendre ce que peut impliquer l’incorporation de force sur le plan démographique, économique et social.

 

On pourrait aussi imaginer une histoire environnementale de l’Alsace annexée : de quelle manière l’annexion s’est-il inscrite dans le paysage ? comment le régime nazi s’est-il approprié l’espace alsacien ? Cela passe par des ouvrages, des fortifications, des bâtiments, des décors et ornements symboliques etc., jusqu’aux noms des rues ! Il existe des sources à ce sujet, qu’il s’agisse de photographies, de témoignages ou de document administratifs. La question me semble intéressante dans la mesure où, en ouvrant cette fenêtre de l’histoire du quotidien, on pourrait comprendre une modalité de l’annexion.

 

Quel est le sujet de votre thèse de Doctorat ? Avez-vous également d’autres projets de recherche en cours (peut-être lié au 80eme anniversaire de la libération de la France) ?

 

Ma thèse de doctorat porte sur la ténacité de l’armée allemande sur le front occidental. Alors que la défaite de l’Allemagne nazie est quasiment certaine à l’été 1944, les combats se sont poursuivis jusqu’en mai 1945. Pour expliquer cela, les historiens ont invoqué foule d’arguments qui à première vue s’opposent, notamment la solidarité entre les camarades, le désir de survivre, la discipline de fer dans la Wehrmacht et la conviction en l’idéologie nazie. Tous ces facteurs forment une synergie et sont, à mon sens, complémentaires. Mon positionnement est donc d’essayer de les faire dialoguer. Cependant, je pense que l’idéologie nazie structure réellement ce phénomène, mais pas dans le sens où on l’entendrait habituellement. J’ai été particulièrement inspiré par les travaux les plus récents sur le nazisme, à commencer par ceux de Johann Chapoutot et de Christian Ingrao : mon positionnement est de considérer le nazisme comme une « culture », soit un ensemble de normes et de valeurs qui ont conditionné la manière de penser des acteurs de l’époque. Pour le dire plus simplement, il est inutile d’avoir été un national-socialiste convaincu et fanatique pour penser en termes nazis : il n’y a qu’à lire le célèbre Lingua Tercii Imperii de Victor Klemperer pour s’en convaincre !

 

En tant que culture, le nazisme a exercé une influence profonde sur la Wehrmacht, ses structures et ses dynamiques qui dépasse largement la question de l’individu. Sa doctrine stratégique et opérationnelle, ses mécanismes de maintien des hommes au combat, ses structures internes et les rapports sociaux qui s’y développent à la fin de la guerre sont étroitement liés à l’idéologie nazie. Pour ne citer qu’un exemple, la solidarité entre camarades au front n’a rien « d’apolitique » dans ce cas précis : c’est le fruit d’une politique du régime qui a tout mis en œuvre pour stimuler l’idéal communautaire dans les rangs de son armée. Cela n’exclut pas d’ailleurs que les soldats aient pu développer des relations particulières avec leurs « frères d’armes », suivant des mécanismes qui par ailleurs existent dans d’autres conflits. Simplement, le mythe du « camarade » existe aussi en raison de cette idéologie communautaire.

 

Pour ce travail que j’espère terminer d’ici un an, j’ai dépouillé des centaines de références des archives militaires de Fribourg-en-Brisgau. Cela fait désormais quatre ans que je suis dessus – à temps plein ! – et il me tarde de voir le produit fini de ces longues heures passées à la table de l’historien.

 

En parallèle, le 80ième anniversaire de la Libération occupe effectivement une bonne partie de mes autres activités. J’ai été particulièrement sollicité ces dernières semaines et mène de front plusieurs projets : plusieurs colloques et conférences, peut-être une participation aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, des publications, notamment pour les Saisons d’Alsace, et une participation au Mémorial numérique dirigé par Frédérique Neau-Dufour au nom de la Région Grand-Est. En plus de cela, je co-dirige cette année universitaire un séminaire consacré aux « Illégalismes militaires » au sein du laboratoire ARCHE avec mon collègue et ami Antoine Fersing, dont nous prévoyons de publier les actes. Autant dire que le temps est précieux.

Pour aller plus loin et découvrir les travaux de M. Geoffrey Koenig   je vous invite à explorer sa bibliographie complète en cliquant sur le lien. 

Je le remercie chaleureusement pour sa participation à cet entretien et pour avoir partagé avec nous son parcours, sa vision et ses problématiques de recherche.

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